Sanctions contre la Russie : l'UE ira-t-elle jusqu'au « niveau 3 » ?
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- Categoría: Noticias, Transfronterizo
- Fuente: Le Monde
Alors que l'enquête sur la destruction du Boeing de la Malaysia Airlines est en cours et que les combats ont repris dans l'est de l'Ukraine, les chefs d'Etat et de gouvernement français, américain, allemand, britannique et italien « ont confirmé leur intention d'adopter de nouvelles mesures à l'encontre de la Russie ». C'est ce qu'a fait savoir l'Elysée dans un communiqué publié lundi 28 juillet à l'issue d'un entretien entre François Hollande, Barack Obama, Angela Merkel, David Cameron et Matteo Renzi.
Les cinq dirigeants :
« ont regretté que la Russie n'ait pas effectivement fait pression sur les séparatistes afin de les amener à négocier ni n'ait pris les mesures concrètes qu'on attendait d'elle afin d'assurer le contrôle de la frontière russo-ukrainienne ».
Dans la foulée, les Etats-Unis ont annoncé qu'ils prendraient eux aussi de nouvelles sanctions dès cette semaine, étant donné le soutien persistant de la Russie aux séparatistes prorusses. D'après le conseiller adjoint à la sécurité nationale de Barack Obama, Moscou s'apprêterait même à leur fournir de nouveaux lance-roquettes plus puissants.
Les ambassadeurs des Vingt-Huit, étaient, eux, réunis lundi à Bruxelles pourdébattre des nouvelles mesures visant des secteurs entiers de l'économie russe, le niveau de sanctions le plus élevé envisagé jusqu'ici. Les négociations pourraient se conclure dès mardi, en dépit des réticences de plusieurs pays. Dans l'attente de l'annonce officielle, de précédentes déclarations avaient mis en lumière les sanctions qui pourraient être adoptées.
- Gel des avoirs bancaires et l'UE interdite aux proches de Poutine
Au fil de la crise, l'UE a dressé une liste de 87 personnalités qui ont attenté à« l’intégrité du territoire ukrainien », et 20 « entités » – des institutions qui soutiennent les séparatistes prorusses de l’est de l’Ukraine et des entreprises qui ont bénéficié de l’annexion de la Crimée – qu'elle a interdites de visa ou dont elle a gelé les avoirs.
Cette liste noire devrait être élargie à quinze nouvelles personnalités russes ou ukrainiennes et dix-huit entreprises et autres organisations. Parmi les nouveaux noms, de hauts responsables russes tels qu'Alexandre Bortnikov, chef du service de renseignement (le FSB), ou l'ancien premier ministre Mikhaïl Fradkov, actuel chef des services de renseignement extérieurs, ainsi que le président tchétchène Ramzan Kadyrov et le secrétaire du conseil de sécurité de la Fédération de Russie, Nikolaï Patrouchev.
- Des actions ciblées contre des secteurs-clés
C'est la fameuse « phase 3 » des sanctions, celle qui pourrait viser des secteurs-clés de l'économie russe et qui divise les Vingt-Huit depuis plusieurs mois. Les mesures envisagées consistent à couper les financements des banques publiques russes sur leur sol et à interdire aux Européens d'acheter des actions ou d'investir dans de telles sociétés. Jusqu'ici, la Grande-Bretagne, très accueillante pour les capitaux russes, hésitait à franchir le pas.
L'Allemagne, qui n'était pas forcément pour ce type de sanctions, semble s'êtrerangée à cette perspective, malgré des intérêts dans le secteur énergétique.
Autre sanction en discussion : l'interdiction de la vente d'armes, de technologiessensibles dans le domaine de l'énergie et de biens à double usage militaire et civil à Moscou. Tous les embargos ne seront pas rétroactifs, la livraison par la Franced'un porte-hélicoptères Mistral n'est donc pas remise en question.
Lire le décryptage : Pourquoi la France est embarrassée par la vente de Mistral à la Russie ?
- La Russie menace de représailles
Il « est évident qu'il y a un risque de représailles russes », comme des embargos commerciaux, a souligné auprès de l'AFP un diplomate européen. La Russie est souvent accusée d'utiliser comme moyen de pression diplomatique l'arme commerciale, notamment avec des motifs sanitaires. Moscou a ainsi menacé lundi de limiter les importations de certains fruits en provenance de l'UE et de poulets en provenance des Etats-Unis au motif que la présence d'un insecte ravageur aurait été découverte.